jeudi 22 janvier 2015

PARIS TONKAR, le livre | HIP OPEN

Hip Open vous propose de découvrir, ou de re-découvrir plus en détails, les débuts du Graffiti parisien à travers le livre Paris Tonkar, suite à un échange avec Tarek Ben Yakhlef, l’un des deux auteurs.


La passion de Tarek pour la photo et sa pratique du tag sont sans aucun doute liées à l’origine de l’écriture du livre Paris Tonkar. L’idée commence à germer dans son esprit en lisant les deux livres cultes Subway art et Spraycan art. Quant au réel déclic, il nous l’explique : « C’est lors d’une descente sur la ligne 10 avec les TKV, SOS, NPA et mon crew de l’époque les NSI (New Style Invasion) que je décide de faire un livre sur le graffiti à Paris. » Il s’agit du premier livre publié en France sur l’art du graffiti (1991) et le troisième dans le monde sur le sujet !



PARIS TONKAR



Comment as-tu procédé pour la réalisation de ce projet et le choix des artistes ?
Le concept du livre était novateur, par sa vision globale du mouvement graffiti qui est apparu dans plusieurs quartiers de Paris, y compris dans les quartiers chics. Le choix des images a été dicté par les circonstances : mes rencontres et la période où je prenais des photos dans le métro ainsi que les moyens à ma disposition. Nous étions à la fin des années 80, il n’y avait pas les outils de communication d’aujourd’hui et l’ère du numérique n’en était qu’à ses balbutiements. Ce sont les seules raisons qui expliquent la présence des crews et graffeurs présents dans Paris Tonkar : aucun copinage ni favoritisme ! Il ne faut pas en chercher d’autres ou encore s’imaginer que j’avais dans l’idée de promouvoir untel plus qu’untel…



Dans le feu de l’action, je n’imaginais pas l’impact qu’aurait ce livre des années plus tard.
Au début, j’ai croisé Eresy, Falone, Oeno, Drone, Torpe, Capone, Bes, Seyo et Nasty : ils m’ont aidé dans mes démarches en me présentant à d’autres writers, leurs proches forcément… J’avais 17 ans et eux le même âge, nous étions de la même génération… Pour les plus anciens comme Steph, Ash, Darco ou Mode 2, j’ai obtenu leur numéro de téléphone en
questionnant tous les writers que je croisais. J’avais envie de voir le plus de monde possible pour que mon livre représente toute la scène graffiti de cette fin des années 80. J’ai rencontré des pionniers du mouvement comme Bando ou Blitz, mais ils ne peignaient déjà plus comme à leur début. Et ne souhaitaient pas forcément que je m’attarde sur cette
période de leur vie.

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